• En janvier, plusieurs classes de mon école (dont la mienne bien sûr) aurons la chance de pouvoir rencontrer M. Jérémy Semet, auteur de littérature de jeunesse dont les histoires se veulent être, pour les enfants, des remparts de protection contre les agressions du monde extérieurs, un refuge où tout est possible.

    Cette rencontre nous permettra de l'interviewer, d'en apprendre plus sur son métier d'écrivain, sur les étape de la réalisation d'un livre ... mais elle sera également pour mes loulous le début d'un projet plus vaste : l'écriture d'un album de jeunesse en collaboration avec cet auteur.

    Et en plus, fait juste génialissime : cet auteur habite dans la ville juste à côté de la nôtre ! Comme disait Walt Disney "If you can dream it, tou can do it !"

    De quoi développer encore plus leurs rêves et leurs projets d'avenir !

    Après tout, un futur grand auteur se cache peut-être parmi eux !

    J'ai profité d'être bloquée chez moi par une bronchite et une aphonie pour avancer sur la préparation des supports que je compte utiliser en classe pour travailer sur les livres de cet auteur.

    J'ai en ma possession actuellement 3 albums qui voici :

    Un auteur : Jérémy SEMET

    "La jeune Lily a perdu son papa. Tous les soirs, sa maman lui lit une histoire écrite par son papa. Son histoire préférée est La porte des pluies  : l'histoire d'une petite fille qui, parce qu'elle y croit très fort, ouvre une porte magique pour retrouver les choses qu'elle a perdues. « Ton papa vivra toujours quelque part », lui dit sa maman. Mais il est où, ce "quelque part" ? se demande Lily. Alors, un jour de pluie, elle dessine une étrange porte sur la baie vitrée. Et soudain, la porte s'ouvre..."

     Un livre que je compte aborder en EMC et en Arts visuels. Une histoire douce qui traite du deuil avec tendresse et émotion.

    Un auteur : Jérémy SEMET

    "Vous êtes-vous déjà demandé :
    « Mais où est donc passée la deuxième chaussette ? »
    Peut-être est-elle devenue.
    Monsieur Sockette !
    Un bonhomme sorti tout droit de la machine à laver, entièrement composé de chaussettes esseulées et qui va aider Alan, un garçon rêveur et solitaire mais avec un grand talent caché, à prendre confiance en lui..."

     Un livre qui colle parfaitement à la pédagogie des Octofun. Une histoire qui révèle qu'un talent sommeille en chacun de nous, qu'il suffit juste d'un coup de pouce, d'une pointe de courage et d'un soupçon de force pour franchir le pas et mettre à jour des compétences qui pourraient servir à tous et même émerveiller le monde. Une histoire qui donne envie de se faire confiance !

    Un auteur : Jérémy SEMET

    "Un ticket nous est offert à la naissance.
    Un ticket nous permettant d´embarquer sur le seul navire capable de voguer à travers l'espace et le temps: l´Imagination."

    Voici l'album que je pense exploiter plus en profondeur avec mes élèves.

    Pourquoi ?

    Parce que c'est, à mon sens et en me basant sur le niveau de mes élèves, le plus simple à exploiter en lecture.

    Mais pas seulement !!

    En lisant cet album, les idées d'exploitations pédagogiques possibles ont fourmillé ! Il sera donc également un support de travail pour produire des écrits, illustrer les séances de grammaire et même questionner le monde !

    J'ai donc décidé de démarré mes préparations par la réalisation d'un tapuscrit afin de mettre l'album à disposition de mes élèves. n'ayant qu'un seul album à disposition, il ne sera pas possible de l'étudier en classe autrement que par épisodes à coller dans le cahier de lecteur.

    Voici donc différents outils que j'ai créer à partir de l'album pour pouvoir l'étudier avec les élèves :

    - Un document PDF mêlant texte et images. Il sera projeté et imprimé (4 feuilles par pages) afin que les élèves puissent coller les différents épisodes dans leur cahier de lecteur 

    NB : J'utiliserai personnellement une version modifiable de document pour faire face aux difficulté de lecture de mes élèves. Malheureusement, le document étant trop lourd à cause des images, je ne peux pas le mettre à votre disposition.  ;-)

    - Le texte uniquement. Il pourra être projeté et/ou imprimé au format 4 feuilles par pages pour les élèves. Le document est volontairement laissé au format PPT et donc modifiable afin de vous permettre de faire évoluer le texte selon la lecture et les besoins des élèves en difficultés (grossir le texte, colorer les sons ...).

    - Les illustrations d'Anne-Sophie Le Saulnier seules pour travailler en production d'écrits

    -Les différents documents destinés aux élèves pour mener la lecture suivie (c'est la première fois que je réalise ce genre de supports de A à Z, j'espère qu'ils seront à la hauteur !)

    Mise à jour du 04/01/2018 : Le projet d'écriture prend forme ...

    Le projet d'écriture proposé par la communauté d'agglomération où se trouve mon école nous a fait parvenir un descriptif plus précis du déroulement.

    Voici donc, pour les intéressés, le descriptif de notre projet "Réalisation d'un recueil illustré"

    Public visé : Elèves de cycle 2 ou cycle 3

    Objectif : Amener les élèves à s’interroger sur le thème complexe de la Paix

    Proposition : Réalisation de séances d’écriture avec un intervenant écrivain

    Les élèves seront amenés à écrire un texte sur le sujet avec l’auteur. Les textes des différentes classes participantes seront ensuite transcris, compilés, édités et imprimés dans un même livre afin de pouvoir être distribué à chacun des élèves à l’occasion de la clôture de la semaine de la Paix (prévisionnellement le 15 juin).

    Déroulement des séances :

    Séance 1 : rencontre avec l’auteur de littérature de jeunesse et interview

    Séance 2 : atelier débat d’idées, interrogations autour de la paix, ses différentes notions, sa signification et ce qu’elle évoque pour les élèves

    Séance 3 : jeux d’écriture à partir des mots ayant émergé de la parole des enfants

    Séance 4 : création collective d’une histoire autour d’un mot-clé retenu par la classe

    Ces séances auront lieu entre janvier et mars et seront toutes espacées de 15 jours afin de permettre à l’enseignant et sa classe de réaliser un retour sur la production et préparer également la séance suivante.

     

    La suite prochainement ...

     


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  • Voici un petit récapitulatif du rôle et de la fonction des MAT afin de répondre aux nombreuses questions que j’ai reçues sur le sujet ainsi qu’un bilan de mes premières impressions sur cette expérience extrêmement enrichissante.

    Qu’est-ce qu’un MAT ?

    Un MAT est un Maitre d’Accueil Temporaire (dit ci-après MAT). Pour le détail, voici un extrait de la définition telle que donnée par le ministère aux académies :

    Les MAT sont des enseignants expérimentés,  exerçant  sur  des  terrains  diversifiés, et   volontaires   pour   s’associer   aux   équipes   de formateurs de l’ESPE et de circonscriptions. Ces  enseignants  seront  capables  d’expliquer  leur pratique  au  regard  des  instructions  et  programmes et  d’analyser  les  démarches  d’apprentissage  mises en œuvre dans leur classe auprès d’étudiants de l’ESPE en formation.

    Pourquoi j’ai voulu devenir MAT ?

    J’ai voulu devenir MAT car j’avais réellement envie de participer à la formation des étudiants. Lorsque j’étais à l’IUFM, j’avais adoré ces moments d’observation en classe. C’était des temps de pratique pure et d’apprentissages concrets sur le terrain. Il m’avait été possible de parler ouvertement avec les enseignants qui m’accueillait . Je trouve ces situations très enrichissantes. Cela me permet aussi de (re)découvrir mes élèves sous un autre angle. Je peux observer leurs comportements, et leurs attitudes face à un autre adulte.

    Cela permet également d'avoir un autre regard sur sa propre pratique, de réaliser des critiques constructives pour se remettre en cause et en question.

    Comment devenir MAT ?

    Pour devenir MAT, il m’a fallu rédiger une lettre de candidature à mon IEN. Cette candidature a donc pris la forme d’une lettre de motivation explicitant mon parcours, mes envies et mes motivations à exercer cette fonction. Les MAT sont ensuite désignés pour une année scolaire par le directeur académique, selon les propositions et les avis de l’IEN. Vous l’aurez donc compris : pour devenir MAT il faut se référer avec votre inspecteur de circonscription qui, selon votre dossier ou en fonction d’une inspection, acceptera ou non de vous faire figurer sur la liste officielle.

    Pour ma part, mon ancienne IEN était venue dans ma classe et dans celles de mes collègues l’an passé suite à notre changement de fonctionnement vers les centres d’autonomie. Elle voulait voir comment tout s’organisait concrètement. Elle fut ravie de découvrir ce fonctionnement et a souhaité que nous le fassions connaître aux étudiants de l’ESPE. C’est à ce moment-là qu’elle nous a proposé de figurer sur la liste des MAT. Cependant, comme elle quittait la circonscription en juin, il nous a tout de même fallu rédiger notre demande écrite, en septembre, auprès de notre nouvelle IEN.

    L’enseignant est  maintenu  dans  sa  fonction de MAT les années suivantes,  sauf demande  expresse  de  sa  part  ou  avis  contraire  de l’IEN de circonscription.

    Selon  leur  choix,  leur  ancienneté  de  services  et après  avis  de  l’inspecteur  de  l’Éducation  nationale, les   maîtres   d’accueil   temporaire   peuvent   être amenés à accueillir trois types de public :

    MAT  1 :  Accueil  des  étudiants  en  Master  2ème année  dans  leur  classe  lors  de  séances  d’analyse de  pratiques :  regroupés  par  cycle  au  sein  d’un même établissement, ils participent alors au réseau d’école rattaché à la formation ;

    MAT  2 :  Accueil  des  étudiants  en  Master  1ère année dans le cadre de stages d’observation ;

    - MAT 3 : Tous types d’accueil : stages d’observation ou de pratique accompagnée, séances d’analyse de pratique  avec  des  étudiants  Master  1ère année  ou Master 2ème année.

    Le déroulement du stage

    Les stagiaires accueillis par des MAT doivent, comme préciser plus haut, réaliser plusieurs tâches au cours de leur stage.

    • des temps d’observation : les stagiaires doivent observer la classe, son fonctionnement mais aussi et principalement, l’enseignant, sa position, sa voix, son organisation …
    • des temps de discussions avec l’enseignant pour répondre aux questions, aux demandes, guider les premiers pas en tant qu’enseignant, aider à la construction des documents professionnels ...
    • des temps de pratiques en menant un ou plusieurs séances en classe

    Les premières séances

    Comme pour toute séance de travail en classe, 3 phases doivent être respectées pour la mener à bien :

    • la préparation
    • la réalisation
    • l’analyse

    Voici donc comment nous avons procéder, mes stagiaires M1 et moi-même pour qu’elles puissent réaliser leurs séances dans de bonnes conditions, malgré tout le stress que cet évènement leur causait.

    • La préparation

    Nous avons d’abord vu ensemble comment réaliser un cahier-journal et une fiche de préparation. En effet, les stagiaires m’ont fait part de leurs peurs à ce sujet car elles en avaient beaucoup entendu parlé sans vraiment avoir appris à en réaliser un jusque là.

    De même, nous en avons profité pour étudier les différences entre les programmations, les progressions, les projets de classe et d’école, … Je les ai senties réellement angoissées par tous ces documents dont tout le monde leur parle sans pour autant leur montrer. Ma volonté première a donc été de les rassurer en leur montrant ces outils, en les leur présentant, en leur donnant des exemples clairs et concrets qui pourront leur servir, non seulement pour leurs prochains stages, pour le CRPE (que je leur souhaite de réussir !), mais également pour leur carrière future.

    Une fois la fiche de préparation rédigée, nous nous sommes penchées sur l’importance de préparer son matériel avant la séance afin que tout soit prêt pour pouvoir faire face à toutes les éventualités et les différenciations qu’elles avaient prévues en nombre après avoir pris connaissance de mes petits loulous.

    Etant donné mon fonctionnement de classe particulier, j’avais peur de la réaction que pourraient avoir les stagiaires face à cette organisation qui diffère complètement de ce qu’on leur apprend à l’ESPE. Quelle ne fut pas ma surprise en voyant l’engouement qu’elles ont eu pour cet aménagement spatial. Elles ont parfaitement su s’adapter à ma façon de faire, souhaitant réaliser leur séance dans les conditions habituelles pour ne pas perturber les élèves et se lancer directement dans une organisation qui leur convenait et qui leur donnait des idées pour des prochains écrits évaluatifs de leur cursus de formation.

    C’est lors de cette phase de travail que je leur ai fait part de ce qui était, selon moi, essentiel pour mener une bonne séance : la tenue de classe. Si on ne tient pas sa classe, si on n’a pas l’attention des élèves, si on n’a pas leur envie d’entrer dans les apprentissages à ce moment précis, on aura beau avoir la meilleure fiche de préparation du monde, avoir préparé son matériel en amont et en nombre, avoir prévu des différenciations par centaines … La séance la plus géniale du monde risque fort de se transformer en plus grosse galère de l’univers. ;-)

    Les stagiaires, après avoir pu observer les enfants durant deux jours entiers, avaient pu remarquer les difficultés de certains élèves, les duos «à séparer pour optimiser les apprentissages … Leurs réflexions sur le sujet m’ont même permis de mettre à jour des choses que je n’avais pas vu moi-même avant concernant certains élèves (compréhension, concentration …). Elles ont été réellement très investies dans ce stage et me l’ont fait comprendre par des remarques justes et fondées dont je tiens compte aussi aujourd’hui pour préparer mes séances et m’adapter encore plus à chaque élève. Bref, vous l’aurez compris : ce stage n’a pas été utile qu’aux stagiaires que j’ai accueilli. J’ai également appris énormément ! En amont de leurs séances, elles ont donc réfléchi à la manière de placer les élèves dans le U et, comme nous en avions parlé ensemble, elles n’ont pas hésité à modifier le placement au besoin si elles sentaient qu’un élève n’était pas bien placé, durant leur séance.

    • La réalisation :

    Le plus dur pour les stagiaires, surtout en M1, est de rester calme durant leur séance. Enseigner est vraiment tout nouveau pour eux ! Dans le cas des stagiaires que j’ai accueilli, les séances qu’elles ont réalisées dans ma classe ont été les premières séances de toute leur carrière. Première fiche de préparation, première fois devant les élèves, première correction, … et en plus dans un fonctionnement qu’elles voyaient pour la première fois !

    Il me fallait donc les conseiller, les guider dans la bienveillance et la bonne humeur pour les mettre en confiance. Les facteurs humain et émotionnel étant, à mon goût, trop souvent oubliés par la hiérarchie institutionnelle envers nous, je comptais bien ne pas l’omettre moi-même face à mes stagiaires.

    J’avais peur de les voir la tête baissée dans leur fiche de préparation que nous avions élaboré dans les grandes lignes ensemble et qu’elles avaient peaufiné de leur côté. je me suis trompée ! Elles sont su à nouveau mettre à profit les conseils donnés lors de nos temps de discussions, elles ont su rebondir aux questions des élèves, aux réactions qu’elles n’avaient pas prévues (et qui leur ont prouvé la nécessité de préparer leur séance et d’essayer d’anticiper autant que possible les réponses et réactions des élèves). Evidemment, on ne peut pas tout prévoir et, parfois même, tout va de travers ! Qu’on enseigne pour la première ou qu’on soit à quelques semaines de la retraite : tout peut arriver ! L’important est de comprendre pourquoi ce que nous avons proposé n’a pas marché et de trouver des moyens d’y remédier au plus vite. Il est difficile d’anticiper absolument TOUTES les réactions possibles et je suis encore souvent surprise par la logique propre aux enfants. Donc voilà ! Avis à tous les étudiants et PES qui me liront : ne vous en faites pas si vous n’avez pas tout prévu ou si votre séance ne se passe pas comme vous l’imaginiez ! Cela arrive à tout le monde, régulièrement car, comme je le disais plus haut, les facteurs humain et émotionnel déterminent énormément, chaque jour, chaque heure, chaque minute ! Malheureusement, nous ne sommes pas maitres de ces deux facteurs à 100%.

    Faites donc du mieux possible ! Avec motivation ! Avec envie ! Avec espoir ! Avec  bienveillance ! Avec passion ! Avec tout ça vous ne pourrez que mieux rebondir et vous améliorer pour offrir le meilleur des enseignements possible !

    Le point qui a posé finalement souci aux stagiaires fut celui des consignes et de leur passation. Si les consignes leur semblaient simples et claires, les élèves ne les ont finalement pas entendues de la même oreille. Cependant, elles ont vite réagit, en classe, sur le vif, pour guider les élèves qu’elles sentaient perdus (preuve qu’elles étaient à l’écoute des conseils et des observations effectuées précédemment. Encore bravo à elles pour cela !).

    Elles avaient prévu différents niveaux de différenciation des exercices pour les élèves en difficulté, faisant varier la complexité des tâches afin que chacun puisse se mettre quelque chose « sous la dent ».

    La gestion de ce que j’appelle « le mur du son » (que mes collègues et moi nous sommes prises de plein fouet l’an passé lorsqu’on nous avons changé d’organisation) fut un des aspects à analyser ensuite lors du « débriefing » du soir. Les élèves étant face à une maîtresse nouvelle (tant dans la classe que dans l’enseignement), ils en ont profité et certains ont même agi de manière réellement inhabituelle (et même inadmissible !!) qu’ils ne se seraient pas permis d’adopter avec moi. Ce point fut donc étudié par la suite afin de trouver des solutions à ce problème de « mur du son » (stopper l’activité, calmer la classe, réexpliquer les consignes …)

    • Analyse

    Nous avons donc, après leur séance, réalisé un bilan de ce qu'elles ont présenté aux élèves, un débriefing.

    Avant toute chose, j’ai tenu à connaître le sentiment des stagiaires sur leur propre séance, leur ressenti général (je me répète encore, mais l'humain et l'émotionnel sont important, il doit à mon sens passer en priorité pour conseiller au mieux les jeunes et leur permettre d'entrer sereinement dans le métier) : comment se sentaient-elles avant de démarrer ? Comment se sentent-elles à présent ? Comment se sont-elles senties durant la séance ? Que pensent-elles de la séance réalisée ? A-t-elle été efficace selon elles ? …

    Nous avons ensuite poursuivi (à l’aide de leur fiche de préparation et des notes que j’avais prise durant leur séance) en mettant en lumière les points à retravailler. Démarrer l’analyse par les points négatifs permet de terminer par les points positifs, note plus joyeuse et encourageante pour des jeunes étudiantes motivées. Il serait dommage que les stagiaires ne gardent à l'esprit que des derniers mots négatifs à propos de leur toute première séance. Cela risquait de les faire douter de leurs capacités à poursuivre dans cette voie professionnelle alors qu'elles avaient en elle deux éléments essentiels pour se lancer dans ce métier : la motivation et l'envie de bien faire.

    Oui, c’était une première séance ! Non, elle n’était pas parfaite … MAIS C’EST NORMAL !

    C’est même logique et rassurant je dirais ! (parce que sinon j’ai autant prendre une retraire anticipée de quelques dizaines d’années ! ;-)).

    Nous avons listé :

    - les points qui ont posé problème et qui variaient selon la stagiaire concernée par le débriefing (gestion du stress, assurance et positionnement de l’enseignant, rapport aux élèves volume sonore de l’enseignant et de la classe, déplacements, énergie générale, position face aux élèves …),

    - recherché les causes potentielles de ses problèmes afin de réfléchir ensuite aux solutions possibles (quoi faire pour remédier au problème, comment faire la prochaine fois pour améliorer la séance, quelle remédiation apporter lors de la séance suivante ...).

    Bilan général

    Cette expérience m’a permis d’apprendre autant que les stagiaires (et peut-être même plus qu’elle sur certains points sûrement ;-)). J’ai pu me placer comme personne référente et guide pour elles qui n’avaient jusqu’alors eu connaissance du métier que par leur souvenirs d’écolières et la théorie de l’ESPE. J’ai beaucoup aimé le lien de confiance qui s’est posé entre elles et moi dès le début de la semaine et qui leur a permis de laisser libre cours à toutes les questions qui restaient en suspens pour elle en formation théorique. J’ai également eu la possibilité de me placer comme observatrice, non seulement des étudiantes que j’ai accueilli dans ma classe, mais aussi de mes propres élèves. J’ai pu les observer sous un autre angle, les voir travailler sans avoir à leur enseigner une notion, analyser leurs réactions et, surtout, leur non-réactions. Cela m’a permis de faire un peu la lumière sur leur façon de réfléchir, de comprendre les consignes et les différentes tâches qui leur sont demandées. Bref, découvrir des éléments essentiels qui ne sautent pas toujours aux yeux quand on est face à eux, en tant qu’enseignant.

    Cette expérience fut donc à la fois nouvelle, excitante et enrichissante !

    Je remercie les deux stagiaires de M1 qui m'ont fait découvrir ce nouveau rôle dans les meilleures conditions qui soient ! Merci pour leur motivation, leur envie, leur intérêt ... Ma classe leur sera toujours ouverte !

    J’ai maintenant hâte de poursuivre cette aventure et d’accueillir de prochains stagiaires de l'ESPE et d'ailleurs.


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  • J’ai pu assister, lors d’une animation pédagogique proposée dans ma circonscription, à une conférence de Mme Danièle Dumont portant sur le geste d’écriture. Voici comme promis une mise en page rapide de ma prise de notes pour les intéressés.

     Pour débuter son propos, Mme Dumont nous a rappelé l’objectif premier de l’écriture :

    se faire comprendre, produire du sens !

    Partant d’une image très révélatrice montrant un ange demandant à Dieu s’il fait Adam « de bouts » (d’os), Dieu lui répond qu’il le fait « de boue » et d’autres anges entendent qu’il le fait « debout ».

    Bref, trois propos oraux différents, qui sonnent pareil mais qui font qu’aucun des personnages ne comprend ce que l’autre dit.

    De même que le vocabulaire utilisé par les anglais et les américains ne signifie pas la même chose dans tous les pays:

    first floor peut signifier « rez-de-chaussée » mais également « 1er étage »

    11/12 peut indiquer le 11 décembre ou le 12 novembre

    Il est rapidement précisé qu’il faut également penser à ne pas confondre écriture et calligraphie quand nous préparons nos séances et corrigeons nos copies.

    La calligraphie signifie la belle écriture, l'art de bien former les caractères d'écriture manuscrite.

    L’écriture est un système de signes graphiques servant à noter un message oral afin de pouvoir le conserver et/ou le transmettre.

    L’écriture, même à l’ère du numérique reste indispensable car pour de nombreux documents administratifs, l’écriture manuscrite reste la seule option (par exemple pour se porter caution d’un appartement, pour ouvrir un contrat EDF …).

    Si l’on ne sait pas écrire, on devient rapidement un handicapé social car l’on rencontre très vite des difficultés de communication et de compréhension qui entravent nos capacités d'insertion dans la société.

    Mme Dumont nous a également mis en garde, grâce à la projections d’articles de journaux, face aux catastrophes naturelles. Le lien avec l’écriture n’est pas de suite apparu à mes yeux. Puis, après une explicitation de sa part, tout fut plus clair :

    Réchauffement climatique => multiplications des catastrophes naturelles => gros dégâts matériels => pannes et coupures électriques => pas d’ordinateur, pas de téléphone … RIEN d’autre que l’écriture pour communiquer. Ses phénomènes se développant de plus en plus, la maîtrise de l’écriture manuscrite reste donc primordiale, même au XXIe siècle !

    De même, la maitrise du geste d’écriture est indispensable pour pouvoir mener à bien sa scolarité.

    De nombreux adolescents viennent en rééducation d’écriture car, à cet âge, de nombreux élèves perlent leur écriture (pour des raisons diverses et variées). La prise de notes rapides leur devient alors extrêmement compliquée voire impossible ce qui nécessité une intervention de rééducation pour leur permettre de pouvoir poursuivre leur cursus scolaire dans les meilleures conditions possibles.

    Des exercices pour se mettre à la place de l’élève

    Pour nous mettre en situation d’apprentissage, nous avons d’abord réalisé un exercice d’écriture qui nous a vite fait comprendre les difficultés que pouvaient rencontrer nos élèves en classe.

    Nous avons dû écrire le mot « MERCREDI » en cursive mais et détaillant chaque geste que nous faisions : « Je pose mon crayon sur la ligne principale puis je monte pour faire un pont qui touche la première ligne, je redescends jusqu’à la ligne principale et remonte de suite pour … ».

    « Allez ! Vite vite ! Il y en a qui ont déjà fini ! Mais dépêchez-vous ! … Stop ! C’est terminé ! » Bref, je n’avais écrit que cela lorsque le temps fut écoulé.

    Conclusion de l’expérience : L’enfant ne peut pas saisir le sens de ce qu’il écrit car il est trop concentré sur la trajectoire de son outil.

    Or, comme dit au départ, écrire c’est produire du sens !

     

    Le deuxième exercice réalisé portait sur le tracé sur des pointillés qui est souvent fait en classe, notamment en maternelle pour « maîtriser le geste ».

    Mme Dumont nous a donné à chacun le petit papier ci-dessous que nous avons pris à l’envers et sur lequel nous devions repasser en suivant les pointillés. Cet exercice fut très complexe à réaliser car nous étions tous concentrés sur les pointillés afin de ne pas faire d’erreurs.

    Le geste d'écriture

    Conclusion de l’expérience : qu’avons-nous appris ? Rien ! Aucun de nous n’était capable de dire ce qu’il avait écrit ni même les lettres exactes utilisées … C’est pareil pour les élèves en classe. Repasser sur des pointillés n’est pas porteur de sens ni pour nous, ni pour nos élèves. Impossible donc de retenir ce qu’on fait ni même le geste. De ce fait, il n’est pas possible d’améliorer son écriture.

     

    Le troisième exercice portait sur une image projetée où l’on voyait la petit canari Titi, couché dans son lit avec un livre ouvert entre ses mains.

    Deux questions nous ont été posées : Où est Titi ? Que fait-il ?

    Les réponses ont été très nombreuses et très différentes :

    Dans son lit / Titi est dans son lit. / Il est dans son lit / …

    Titi lit. / Il lit. / …

    Toutes ses réponses aux questions sont valables. Comme beaucoup des réponses que nos élèves nous fournissent. Or, très souvent, nous n’en retenons qu’une ce qui met les élèves en défaut : « Pff, moi on prend jamais ma réponses ! On n’a pas pris ma phrase alors j’ai faux. Mieux vaut que je ne fasse rien vu que je fais faux ! … »

    Il faut faire prendre conscience aux enfants que OUI nous sommes tous différents, que NON on ne pense pas tous la même chose mais que MÊME SI nos réponses sont différentes, elles n’en sont pas pour autant fausses.

     

    Le quatrième exercice proposé a été la réalisation du dessin d'un pied. Nous avons tous dessiné un pied humain mais d’autres réponses aurait été valables : pied de table, pied de tomate, …

     

    La thèse et le lien entre écriture, lecture …

    Mme Dumont nous a également rapidement développé sa thèse dont voici le descriptif général :

    Notre recherche porte sur l’écriture des lettres minuscules cursives manuscrites latines en usage dans les écoles françaises. Nous avons fait l’hypothèse que cette écriture, produit de l’école française, constitue un système dont nous pouvons désigner les éléments et définir le fonctionnement. Cette hypothèse ouvre sur la perspective que la prise en compte de ce système pourrait être une aide à l’apprentissage de l’écriture. Notre choix est conforté par les résultats des neurosciences qui montrent qu’écrire à la main serait une aide à l’apprentissage de la lecture. A partir de l’analyse de commentaires sur la lisibilité d’un corpus d’écritures manuscrites, nous montrerons comment est construit ce système et quelles relations hiérarchiques et fonctionnelles ses éléments entretiennent entre eux. Nous y verrons que le cœur du système s’organiserait en deux unités minimales, déclinées chacune en une forme de base et deux dérivées pour l’une, trois dérivées pour l’autre. Le système constitué par l’ensemble de ces sept formes permettrait d’écrire toutes les lettres minuscules cursives latines en usage en France. En ouverture vers d’autres projets, nous avons mis ce système à l’épreuve de la reconnaissance des lettres par des enfants d’école maternelle. Nous avons constaté une amélioration du score entre avant et après une séance d’observation commentée collective. Cette recherche sur le système d’écriture des lettres minuscules cursives latines nous a conduite à avancer des propositions pédagogiques pour l’enseignement de l’écriture.

    source : http://www.theses.fr/2013PA05H004

    L’écriture est donc, de par sa définition, un système. De ce fait, elle est faite de maillons, d’engrenages, qui se touchent et interagissent entre eux pour pouvoir faire fonctionner la machine convenablement et durablement. Voici le schéma résumant les principes développés et abordés lors de la conférence (photo de mauvaise qualité prise durant le diaporama de la conférence).

    Le geste d'écriture

    La tenue de l’outil scripteur

    Une petite mise au point rapide sur l’importance du positionnement des doigts sur le crayon.

    L’outil scripteur doit être tenu entre le pouce et le majeur afin d’avoir un bon maintien de l’objet et garantir une stabilité du geste. L’index repose sur le crayon et ne fait que « guider » le mouvement. Le crayon doit être dans l’axe de l’avant-bras. Là encore, rappelons-nous que nous sommes tous différents et la position des doigts peut varier légèrement d’un individu à l’autre : pouce et index collés, proches ou totalement séparés … De ce fait, un guide-doigt ou un bracelet d’écriture ne sont pas des solutions pour l’apprentissage de la tenue du crayon. Ce sont surtout des prothèses et donc une contrainte qui ne va pas apprendre à tenir son crayon, mais seulement à plus se crisper et à fatiguer le scripteur. Notons également que le degré d’inclinaison de l’outil scripteur dépend justement de ce même outil : un crayon de papier peut être tenu plus penché qu’un stylo.

    Pour véritablement « apprendre » la tenue du crayon, plusieurs jeux ont été proposés et brièvement détaillé :

    • le jeu du bouchon qui consiste à propulser un bouchon de lait avec son index en « collant » son pouce et son majeur
    • faire des boucles sur une feuille de peinture (la main se trouve alors posée sur la table, sous la feuille afin de ne pas salir la manche de l’élève
    • tenir un cotillon dans sa main (plutôt qu’un mouchoir qui désolidarise les doigts) en refermant son annulaire et son auriculaire dessus (seuls les trois doigts nécessaire à la tenue du crayon sont alors disponibles.

    Après plusieurs autres petits exercices rapides (que je n’ai plus en tête malheureusement) nous nous sommes aussi vite rendu compte que le poignet n'est pas indispensable dans le geste d'écriture : il doit être posé sur le support pour écrire. Les doigts, seuls, bougent et font tout le travail !

    NB : écrire avec un critérium est un bon moyen de « détendre » son geste car si on met trop de pression dans la main, les doigts … la mine casse. Si ça casse c’est que nous sommes trop crispé sur notre outil et donc que nous nous fatiguons !

    Concernant les lignes d’écriture, il a été clairement expliqué qu’il ne sert à rien de placer un point d’attaque des lettres sur des lignes lors des séances de copie. En effet, lorsque l’on écrit en cursive, toutes les lettres peuvent avoir différents « points d’attaque » qui varient selon le mot que l’on écrit, la place où la lettre se trouve dans le mot et selon la lettre précédente …

    Exemple donné : écrire en cursive « b-i-b-e-r-o-n » puis « biberon ». Il est facilement remarquable que les lettres n’ont pas un seul point d’attaque.

    Il est donc conseillé de définir des zones d’attaques, des espaces approximatifs où la lettre peut démarrer (colorier les interlignes un carreau sur deux) plutôt que de définir les lignes par des couleurs où des noms. Le but est d’écrire, de produire du sens et donc d’être compris, pas de faire une copie parfaite de ce qui est au tableau.

    Il est aussi important de mettre en avant l’apprentissage d’un processus d’écriture. Pour remarquer cela nous avons écrit une même phrase deux fois : la première fois avec les yeux ouverts, la seconde avec les yeux fermés.

    Voici ma propre production :

    Le geste d'écriture

    La conclusion est simple : mon écriture n’a pas changé entre les deux phrases. Certes, la deuxième phrase n’a pas suivi la ligne principale. Mais le geste lui n’a pas changé, ma main l’a reproduit. Il n’y a donc pas de guidage visuel du geste d’écriture, mais simplement un contrôle visuel.

    Nous avons ensuite dû reproduire une forme constituée de traits courbes et droits en tous genres que voici :

    Le geste d'écriture

    Cela fut difficile à faire et aucun de nous n’a reproduit cette figure de la même manière. Puis nous avons reproduit un ensemble de formes géométriques plus simple à réaliser car nous pouvions identifier et nommer très facilement les composantes du dessin. Voici mes productions personnelles :

    Le geste d'écriture

    Cette petite mise à l’épreuve nous a ainsi révélé l’importance de bien nommer les formes de bases qui constituent les lettres (boucle, étrécie, jambage …). Cela permettra alors aux élèves de mieux les identifier, de mieux les reproduire et, donc, de mieux se focaliser sur le sens.

    Une phrase fait énormément sens selon moi pour mes loulous : 

    « Conduire son écriture c’est comme conduire une voiture : on ne s’arrête pas où on veut, quand on veut ! ».

    La suite de la conférence a porté sur le processus de création des formes en deux unités, l’ordre d’apprentissages des formes (petite boucle, grande boucle, étrécie, rond …).

    Détailler cette partie de la conférence par écrit ne serait pas très facile étant donné qu’il me serait compliqué de faire figurer les formes et les schémas explicatifs proposés par Mme Dumont.

    J’espère néanmoins que cette petite mise en page de mes notes puisse être utile à ceux qui me l’ont démandé. Je vous conseille à présent de vous rendre sur le site internet ou les vidéos de Danièle Dumont pour avoir de plus amples informations sur le sujet.


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  • Comme promis lors de mon direct Instagram, voici un petit PDF qui reprend les principales manipulations de saisies du LSU (compétences, remarques, validations ...). J'espère qu'il saura aider les PE(S) qui n'ont pas pu ni suivre le direct, ni voir le replay. ;-)

    Pardonnez-moi cette mise en page plus que basique (et peut-être même quelques coquilles passées à la trappe). Je n'ai malheureusement pas eu le temps de faire quelque chose de plus élaboré ... :-(

    Bonne soirée à tous et bon week-end !


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  • Notre InstaCollègue Maitresse Lavers partage avec nous les puzzles de mots qu'elle a réalisé pour ses CP-CE1.

    Voici donc des puzzles pour les CP basés sur les mots de la méthode de lecture Bulle ...

    Puzzles de mots

    Ainsi que des puzzles pour les CE1 permettant la révisions des sons complexes oi/ou/on/ch.

    Puzzles de mots

    Merci à cette Wonder Teacher et super collègue !


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