• Notre classe accueille à nouveau depuis la reprise de janvier, un aquarium. Je dis à nouveau car j'en avais un les années passé mais l'avais enlevé après le décès de ses anciens locataires. :-( Mais, sur leur liste au Père Noël, les enfants avaient noté "On aimerait beaucoup avoir des animaux dans la classe". L'occasion pour la maîtresse de remettre en eau l'ensemble (J'avoue quand même, ça me manquait beaucoup de ne plus avoir mes petits poissons pour papoter quand je corrige ! J'étais donc ravie de leur demande ! :-D) et de préparer quelques activités autour de ces nouveaux compagnons.

    Laissez-moi vous présenter Bubulle (en blanc et orange, nom assez commun en soi) et Fishy (en noir, nom qui témoigne de l'efficacité de la séquence d'anglais sur les animaux ;-p), les deux nouveaux élèves de ma classe.

    Un poisson dans la classe

    Pas très bavards (Alléluia !) et pas très perturbateurs en l'état (Alléluia bis !), nos petits poissons ont trouvé leurs marques très rapidement et ont vite été adoptés par la classe.

    Mais voilà ... C'est l'euphorie autour de l'aquarium.

    Et pour gérer cette effervescence du mieux possible, rien de tel que les centres d'autonomie.

    Durant ces temps de travail, les enfants peuvent prendre le temps d'observer les poissons et, sur le même modèle que lors des temps de travail sur l'élevage d'escargots, d'enregistrer leurs questionnements pour ensuite partir à la recherche des explications lors des séances de QLM ou dans des ouvrages documentaires.

    Afin de joindre l'utile à l'agréable, j'ai commencé à (re)mettre en page certaines activités autour des poissons. (Je les mettrai en ligne au fur et à mesure de leur création, ou, en vrai, quand j'aurais le temps lol).

    En espérant que cela pourra vous servir, vous inspirer ou, peut-être, vous donner envie de prendre des petits pensionnaires en classe.

    Voici pour commencer un petit aperçu de l'affichage de découverte de l'anatomie du poisson

    Il se trouve sur le mur, à côté de l'aquarium et à hauteur d'enfant. Ils peuvent donc facilement déplacer les étiquettes pour compléter le schéma. Pour se faire, ils disposent des connaissances des séances de QLM (dans leur petite mémoire ou grâce à leur cahier de découvertes) ainsi que des livres documentaires que le petit Papa Noël avait livré avec les poissons. ;-)

    Un poisson dans la classe

    NB : Les étiquettes sont disponible en deux versions : une version "ordinaire" avec simplement le mot à lire et une version imagée et colorée en lien avec le code couleur de la trace écrite pour faciliter la lecture et la compréhension aux élèves plus en difficulté. ;-)

    Un poisson dans la classe

     INFOS EQUIPEMENT et PRIX

    Certains collègues m'ont demandé quel est le prix de revient de l'aquarium dont je dispose.

    Pour ma part, j'avais déjà l'aquarium en verre depuis plusieurs année. Il était dans ma maison et nous en avons finalement pris un plus grand. Je l'ai donc récupéré pour la classe mais on peut en trouver pour une vingtaine d'euros dans le commerce.

    Ce n'était pas un aquarium équipé d'un système de filtrage (compter 25€ minimum pour un aquarium déjà équipé) et j'ai choisi d'en acheter un pour en faciliter l'entretien et pour ne pas avoir à venir changer l'eau trop souvent durant les petites vacances (l'été je le ramène chez moi. Mes enfants en sont ravis ! ;-)). Ce système de filtration m'a coûté environ 15€ si mes souvenirs sont bons.

    Coté poissons, j'ai pris les mêmes poissons que j'avais les années précédentes, plutôt résistants, (leurs prédecesseurs ont vécu plus de deux ans dans la classe) à 6,50€ l'unité.

    Il faut donc compter une cinquantaine d'euros pour mettre en marche un aquarium de ce type.

    Vous pouvez ensuite ajouter le prix d'achat du sable, de pierres ou de décorations. Les prix varient selon les modèles et les magasins et je ne peux donc pas vous donner plus de détails sur ce point. Les décorations visibles sur les photos de mon aquarium de classe étaient en ma possession depuis longtemps mais il doit y en avoir pour moins de 20€ je pense.

     


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  • Au cours de notre projet de correspondance scolaire, les élèves ont pu découvrir que la légende de Sint Nicolas n'était pas connue de leur camarades Bordelais. Cette histoire, très connue et fêtée en Lorraine, est en effet très "locale". L'occasion pour mes élèves et moi de travailler sur ce thème afin de faire découvrir cette tradition du Grand-Est à nos correspondants.

    NB : Je pense que cet article ne parlera pas à tous les collègues qui passeront par là. J'espère malgré tout qu'il pourra être utile ou inspirer les collègues de ma région. ;-)

    Tout d'abord, pour celles et ceux d'entre vous qui ne connaitraient pas la légende Saint Nicolas, voici un petit résumé rapide.

    Saint Nicolas (de Myre) est le Saint patron des Lorrains. La légende raconte qu'il a ressuscité trois petits enfants qu'un boucher avait découpés et mis dans un saloir en vue de les manger. Saint Nicolas est donc considéré comme le saint patron des enfants. Il est fêté le 6 décembre (dans le Nord-Est de la France, au Luxembourg, en Belgique, aux Pays-Bas ...) et, à cette occasion, les enfants reçoivent des friandises.

    En bref, dans ma région, Saint Nicolas est aussi important que le Petit Papa Noël. ;-)

    Les enfants attendent sa venue dans l'école avec impatience car ils savent qu'ils auront à cette occasion des chocolats et un livre.

    NB : Petite précision car j'entends déjà l'insurrection se profiler de l'autre côté de l'écran ;-p. "Saint Nicolas" est bien sûr un personnage en lien avec la religion catholique. Rassurez-vous, étant Lorraine de naissance (de cœur aussi #chauvineregionale), j'ai malgré tout pu grandire au sein de l'Ecole laïque. J'ai toujours connu la venue de Saint Nicolas à l'école. Nous l'attendions tous impatiemment pour lui chanter nos chansons, recevoir nos bonbons, etc ... Tous les élèves (mes enfants également) l'attendent encore aujourd'hui avec tout autant d'excitation. C'est un personnage local. Une tradition à laquelle chacun tient par chez moi. Pour être honnête, en ce qui me concerne, je n'ai compris qu'une fois devenue "grande" qu'il était un "Saint" en lien avec l'Eglise. Petite je pensais que "Saint" c'était le nom de famille du monsieur barbu qui donnait des bonbons : Mr Saint Nicolas quoi ! lol Je pense d'ailleurs que pour beaucoup d'enfants c'est la même chose. Aussi, au cours de ce projet et étant donné la connotation religieuse importante qu'il y a derrière cette histoire, mis à part le nom de "Saint Nicolas", aucun lien avec la religion n'a été fait. L'histoire a été présentée, comprise et racontée aux enfants comme la légende qu'elle est, sans rien de plus caché derrière. Revenons-en donc à nos moutons ...

    Pour présenter à nos correspondants cette tradition locale qui leur était inconnue, la classe a travaillé la lecture de l'ouvrage "La légende de Saint Nicolas" des éditions AUZOU.

    La légende de saint NicolasJ'ai choisi de travailler cette version car c'était, à mon sens, de toutes celles que j'avais pu lire, la version la plus accessible à mes CP en terme de décodage et de lecture à ce stade de l'année.

    Chaque élève a travaillé la lecture d'un passage du livre (en classe avec moi, en autonomie avec ses camarades mais aussi (et exceptionnellement car je ne donne pas de devoirs d'ordinaire) à la maison. Les parents, informés de ce projet de lecture, ont accepté de travailler un peu cette lecture avec leur enfant durant le week-end. Merci d'ailleurs à eux pour leur participation ! Les enfants n'en étaient que plus investis !).

    La légende de Saint Nicolas

    La légende de Saint Nicolas

     

    Voici également, quelques autres documents créés pour travailler ce thème et cet ouvrage dans d'autres disciplines.

    En éducation musicale, la classe a également travaillé un chant, traditionnellement chanté à Saint Nicolas lors de sa venue à l'école.

    La légende de Saint Nicolas

    En Espace / Maths, un Pixel Art de Saint Nicolas a été travaillé en classe et proposé aux correspondants. L'occasion pour eux de découvrir la mitre (chapeau du Saint), la crosse (canne) et la croix à double traverse (symbole de la Lorraine).

    La légende de Saint Nicolas

    Une boîte à conter à pris également place au centre de langage oral pour permettre aux élèves de travailler l'histoire du Saint Nicolas en autonomie.

    La légende de Saint Nicolas

    En espérant que ces documents pourront vous êtres utiles, vous inspirer ou juste vous faire découvrir cette légende de mon enfance qui anime encore et toujours ma région natale. ;-)


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  • Voici un article est un peu différent de ceux que j’ai l’habitude d'écrire ici. Un article très personnel surtout. Pas de partage cette fois. Pas de conseils non plus. Si j'ai choisi d'écrire ces mots, c’est uniquement car j’ai ressenti le besoin de mettre par écrit, mon témoignage (et, à travers lui, celui de nombreux autres collègues que j’ai pu rencontrer sur mon parcours). Loin de vouloir me plaindre, pousser un coup de gueule ou autre, je souhaite juste porter à la connaissance de tous de simples faits qui, comme me l'ont prouvé les derniers échanges que j'ai pu avoir sur le sujet avec des gens de tous horizons, semblent connus, acceptés et compris du plus grand nombre. De simples faits qui, en soi ne m’ont jamais dérangé jusqu'à il y a peu, mais qui sont la cause de doutes ou des freins pour de nombreux collègues ce qui engendrent chez eux non pas des regrets mais, pire encore, des remords. Petit retour en arrière personnelle sur un sujet (trop) commun à l'Ecole.

     

    Ne sachant pas vraiment par où commencer, je vais démarrer par le moment où l’idée de cet article m’est venue. Alors que j’étais présente au salon Educatech-Tice pour co-animer un atelier sur l’aménagement des espaces scolaires, j’ai pu découvrir beaucoup de matériel et de mobilier flexible qui faisait bien rêver.

    J’ai pu échanger avec des fabricants, des concepteurs mais aussi avec de nombreux collègues adeptes de la classe flexible. Inévitablement, face à ce magnifique matériel, un sujet ne pouvait être évité : celui du prix de revient du mobilier en question.

    Loin de moi l’idée de vouloir critiquer ici les tarifs pratiqués et cela pour plusieurs raisons ! D’une part, parce que je ne m’y connais absolument pas pour pouvoir émettre un avis d'expert sur le sujet et, d’autre part, parce que (étant moi-même fille d’artisan) je sais que derrière chaque objet fabriqué se cachent des visages qui redoublent d’idées, de travail et de sueur pour aboutir à ce résultat ce qui peut, personnellement en tous cas, me suffire à justifier les prix de production. Tout travail mérite salaire. Je ne m'attarderais donc pas sur ce sujet précis.

    Mais, comme chacun le sait bien, le nerf de la guerre a toujours été, est, et restera (certainement à jamais) l’argent ! Malheureusement, cela ne se trouve pas sous le sabot d’une vache (dommage d’ailleurs, j’en ai tellement autour de chez moi que je pourrais être milliardaire en quelques secondes !)

    Ainsi au cours de ma visite, j’ai pu rencontrer des nombreux collègues s'étant lancé dans l'aventure flexible ou hésitant à sauter le pas, qui m’ont posé la même question

    « Mais comment tu as fais pour financer tout cela ? »

    Et bien la réponse est aussi simple qu’hallucinante : j'ai travaillé !

    En effet, je ne l’ai jamais caché ici, ni ailleurs, depuis que je me suis lancée dans le flexible avec mes collègues, j’ai (nous avons !) fait le choix de financer en grande partie notre aménagement sur mes propres deniers.

    "Mais pourquoi ?"

    A cette question j'hésite entre deux réponses : "Je n'avais pas le choix." et "C'était mon choix".

    Quand nous nous sommes lancées avec mes collègues, rien ne nous permettait de dire si ce que nous tentions serait "viable", efficace ou pertinent. Quand on parle aujourd'hui de notre pratique comme d'une "innovation pédagogique", nous n'avions pas du tout ces mots en tête lors de nos réunions informelles du week-end et des vacances. Pour nous, c'était de l'adaptation, des tentatives face à un besoin ressenti. Cela l'est d'ailleurs toujours car rien n'est jamais vraiment terminé et abouti dans ce métier je crois tant les choses bougent et changent à un rythme fou. A aucun moment nous n'avons eu (et nous n'avons toujours pas d'ailleurs) l'idée de faire quelque chose de "révolutionnaire", d'"innovant" ou autre chose de ce genre. C'était vraiment de l'expérimentation personnelle pour tenter de répondre à des problématiques qui étaient les nôtres.

    En même temps, nous n'avons pas eu le choix car, cela nécessitait un investissement financier de départ (principalement pour toute la partie "aménagement des espaces" que nous avons choisi d'approfondir une fois que la partie "pédagogie et gestion de classe" avait été mûrement pensée et mise en œuvre concrètement) pour lequel nous n'avions pas de budget dédié (en dehors de notre budget "classe" que je souhaitais et souhaite encore personnellement réserver autant que possible à l'achat de l'équipement des élèves qui sont les miens sur une année donnée.). Pour pouvoir répondre aux besoins ressentis dans nos classes, nous souhaitions mettre en fonctionnement nos idées et nos envies rapidement c'est-à-dire tant que nos élèves  étaient encore "nos" élèves. Ils étaient d'ailleurs notre seule variable connue et un minimum maîtrisée. Et pour agir vite, dans le métier, on n'est jamais mieux servi que par soi-même (malheureusement ... ou pas d'ailleurs ! ;-p). Donc, on a sorti le porte-monnaie.

    Mais, d'un autre côté, cela nous permettait d'être les "seules maitresses à bord". En choisissant de financer tout cela à nos propres frais, nous avions aussi notre "conscience pour nous" disons. Autrement dit, si jamais nos essais (tentatives, expériences, improvisations ou tout autre terme qui vous conviendra mieux) n'aboutissaient pas à une réussite (là encore tout est relatif évidemment), nous aurions pu assumer les conséquences de cet échec seules, sans entrainer personne avec nous (collègues, école, mairie ...) car, le premier gros doute auquel nous avons fait face a été : "Et si on se plantait totalement ?".

    Après tout, nous n'avions pas vu fonctionner l'organisation à laquelle nous pensions. Lire des livres pour se documenter c'est bien mais cela ne vaut pas une vision claire et nette des éléments en action. D'autant qu'il nous fallait transposer la pédagogie américaine à une mise en oeuvre dans notre contexte d'enseignants français ce qui nécessitait déjà pas mal d'ajustements et, du coup, un saut dans l'inconnu complet. Aussi, il nous était impensable d'utiliser le budget de l'école ni même celui de la mairie pour mener notre "petite expérience pédagogique personnelle". Le risque de se prendre un mur et de gâcher par la même occasion de l'argent qui aurait pu servir à bien d'autres choses peut-être plus "essentielles" était trop grand. Nous avons donc commencé simplement, avec ce que nous avions sous la main : les supports pédagogiques dont nous disposions déjà (cahiers, fichiers, jeux de l'école ...), le mobilier présent dans l'école (en l'adaptant, en le détournant ...) cela dans le but d'économiser au maximum.

    Dans un deuxième temps nous avons choisi d'acheter à nos frais des assises supplémentaires (d'occasion ou neuves mais à prix raisonnables). L'idée était de pouvoir disposer de matériel que nous pourrions prendre avec nous en cas de changements d'établissement ou autre. Ainsi nous ne re-partirions pas zéro ailleurs mais avec des meubles "à nous".

    Il est important pour moi de préciser que cette étape n'aurait j'amais été possible sans l'accord et le soutien de nos familles respectives car l'investissement, au fil des mois, fut conséquent. Merci à mon mari pour sa compréhension, son soutien, les solutions "système D" qu'il trouvait avec mon papa pour donner à mes idées parfois étranges ... Sans lui,  jamais je n'aurais pu mener ce projet fou aussi bien ni autant m'épanouir dans ma classe comme c'est le cas actuellement.

    Nous avons donc dépensé beaucoup pour nos classes mais, malgré tout, depuis les premiers changements, nous avons eu 2 grandes chances :

    - Avoir une équipe au top ! Nous avons pu, mes collègues et moi, bénéficier du soutien entier de nos autres collègues, non-tentés par le flexible, mais malgré tout pas opposants à nos idées pour autant. Parmi eux, il y avait (et il y a toujours <3) notre directrice en or massif. Elle nous a soutenu, aidé et nous encourage encore aujourd'hui. En plus de son oreille attentive, de son épaule pour pleurer, elle nous a donné beaucoup de temps et d'idées, elle a monté des dossiers et fait des demandes de budget pour nous essayer de nous aider à changer le mobilier.. Elle a été un vrai rocher pour nous et je pense que jamais nous n'aurions pu faire le tiers de ce qui a été tenté sans son soutien. Jamais nous ne pourrons la remercier suffisamment car c'est elle qui a fait les démarches nécessaires pour que nous puissions ...

    - bénéficier d'un budget exceptionnel il y a deux ans de cela maintenant. Grâce à ce budget offert par notre mairie, nous avons pu acquérir des Ztools et des Tabourets Culbuto en plus de meubles de rangement. Ce matériel au prix conséquent (mais, pour le coup, non plus "détourné" mais bien adapté à une pratique de classe flexible), jamais nous n'aurions pu nous l'offrir à nos frais. (Où alors en mettant le compte bancaire à découvert ... à nouveau ! #oups). Mais, il n'y a pas à dire, quel bonheur ce fut de pouvoir offrir ce type d’assises aux élèves qui en avaient besoin ! Le gain de place et l'efficacité étaient également au rendez-vous. Honnêtement, cela m'a fait du bien d'installer dans ma classe du mobilier que je n'avais pas eu à payer de ma poche.

    Se lancer dans une classe flexible sans financement c’est possible, oui.

    Nous l'avons fait ... au départ. Mais cela relève finalement plus du « bricolage », de la « dépanne » … que du durable. Au bout d'un moment, quand on voit que ce qu'on fait tient la route, fait ses preuves, etc ... il faut bien l'avouer, on se lasse du "système D", on a aspire à autre chose et, même, on peut en avoir a marre de toujours sortir la CB. D'autant qu'il est de la responsabilité de chacun et chacune de veiller à choisir du matériel (acheté ou de récupération) qui soit en accord avec les besoins physiologiques des enfants (ce qui n'est pas évident quand on se lance en tous cas).

    Afin de miser sur du long terme, la nécessité d’un financement est indéniable et celui-ci ne pourra pas jamais se faire uniquement sur les budgets des écoles et encore moins sur le budget d’une classe. Il est devenu, à mon sens, indispensable de disposer de la coopération des mairies, des collectivités locales et de toutes les autres structures à même de pouvoir financer ce type de projet.

    Et c'est là que se pose le plus gros souci je pense. Car quand il s'agit d'argent et d'investissement, les chiffres comptent plus que le reste.

    La classe flexible n'a pas été à ce jour (et à ma connaissance en tous cas) soumise à une réelle expérimentation. Ainsi, les effets de ce type de fonctionnement sur les apprentissages et sur les élèves restent encore "inconnus", soumis à critique et à de nombreux doutes car ils ne sont pas "chiffrés". Confiance, bien-être, écoute, etc ... ne font malheureusement pas le poids face à la puissance des nombres. C'est encore Saint-Exupéry qui l'explique le mieux ...

    "Les grandes personnes aiment les chiffres. Quand vous leur parlez d'un nouvel ami, elles ne vous questionnent jamais sur l'essentiel. Elles ne vous disent jamais : Quel est le son de sa voix ? Quels sont les jeux qu'il préfère ? Est-ce qu'il collectionne les papillons ? Elles vous demandent : Quel âge a-t-il ? Combien pèse-t-il ? Combien gagne son père ? Alors seulement elles croient le connaître."

    Le Petit Prince de Antoine de Saint-Exupéry

    Actuellement, quand on ose enfin (oui parce qu'il y a beaucoup de craintes de la part de nombreux collègues d'oser faire le premier pas de peur de sa voir qualifier de "fou de service", de "maitresse chelou", d'enseignant "illuminé" aussi ai-je déjà pu entendre dans certains témoignages ...) se rendre dans les sphères décisionnelles pour parler équipement, mobilier, budget ... la classe flexible devient "l'ami" évoqué par le Petit Prince plus haut.

    Pas de chiffres à proposer . Pas d'argent à donner.

    Le chemin sera encore long très certainement. D'autant que, la classe flexible n'est pas une méthode unique et miracle. Je parle ici de ce fonctionnement en particulier car c'est finalement celui dans lequel je m'épanouis personnellement et celui que je maitrise le mieux aussi. Je sais qu'il existe beaucoup d'autres fonctionnements, pratiques, pédagogies possibles et parfois même associables entre elles. Tant d'autres collègues mènent, que ce soit ouvertement ou dans le secret des murs de leur classe, des adaptations, des tentatives, des "p'tites choses" qui font leurs preuves ! Mais, là encore, très souvent (trop !) à leurs propres frais pour, comme ce fut notre cas, ne pas prendre trop de risques, agir vite ... Bref, simplement croire en leurs idées. (Et c'est peut-être là, le cœur du réel problème qui se joue à l'école : Croire en les enseignants ... simplement. Mais c'est là un autre sujet et un autre débat aussi sur lequel je ne m'aventurerai pas plus loin. ;-)).

    Après plusieurs années à faire ma classe de cette manière, en comptant en grande partie sur mes propres revenus, je dois reconnaître que je mets désormais, tout doucement, un frein à tout cela. Si cela m’a bien suffi jusque-là, j’aspire à présent à un équipement plus solide, résistant, adapté, normé et qui ne serait pas à mes frais personnels comme ce fut le cas auparavant (Oui, car mine de rien, il ne s'agit pas là de quelques euros mais bien de plusieurs centaines qui sont passées directement de mon travail à ... mon travail !).

    Cela devient un peu usant de travailler chaque jour en classe pour finalement pouvoir "juste mieux travailler"

    ... et je comprends ainsi très bien que de nombreux collègues ne désirent pas passer par le même parcours que celui décrit plus haut. Avec le recul, je ne peux que reconnaître que cette évolution m'a demandé un investissement personnel important et aurait pu causer des "dommages collatéraux" auprès des miens. Je ne souhaite pas que mes enfants puissent un jour me reprocher d'avoir pensé plus à mon travail qu'à eux. Ce métier, cette vocation, cette passion, peut, à la longue, avoir des effets néfastes sur nos vies persos si on ne se pose pas soi-même des barrières.

    Aussi, même si j'aime mon métier, ma vie de ma famille comptera toujours plus dans la balance.

    Je voulais donc par cet article, mettre un tout peu en lumière la vérité sur ce que j'appelle en famille et entre amis "la face cachée des salles de classes". Mais attention, il n'y a pas besoin de vouloir mettre en place une classe flexible intégrale pour mettre à jour cette face cachée. Elle se camoufle très souvent dans bien moins que ça : la plaquette de pâte à fix acheté au courses, des punaises prises au détour d'un rayon, un album de littérature de jeunesse lors d'une sortie en famille chez le libraire, un paquet de feuilles à plastifier commandé sur le Drive ... autant de "petites bricoles" que tout enseignant peut acheter, chaque mois (pour ne pas dire chaque semaine parfois ...) pour "faire tourner leur classe". Et cela fini par chiffrer (de quoi ravir les "grandes personnes" ;-p).

    Rares sont les métiers où les employés financent eux-mêmes leur poste de travail.

    C'est pourtant le cas d'une grande majorité d'enseignants.

    J'encaisse sans broncher toutes les critiques et même tous les clichés en lien avec mon métier.

    Aucun souci.

    Je ne râlerai pas et ne dirai rien car il n'y a rien de plus épuisant finalement que de tenter de convaincre des personnes qui ne souhaitent pas l'être. (De toute façon comme dit mon mari : "C'est pas quand elle parle qu'il faut s'inquiéter. C'est plutôt quand elle se tait. Là il faut trembler et fuir." ;-p).

    En revanche, vraiment, je tiens à mettre un point d'honneur sur ce sujet car, j'aime mon métier, c'est pour cette raison d'ailleurs que cela me tient à cœur de mettre les choses au clair : Oui, ma classe, c'est moi qui l'ai payé !

    A tort ou à raison, peu m'importe.

    Chacun aura son avis sur la question. Aussi, si je "dois mon salaire à la société" comme certains aiment à le penser et à le répéter régulièrement, rassurez-vous !

    Les millions que je gagne chaque mois ne finissent pas entièrement dans l'entretien de ma somptueuse villa au bord de l'océan ni dans mes merveilleuses vacances au bout du monde durant mes loooongues semaines de farniente offertes par le contribuable. (#seconddegre #ironie)

    Pas du tout !

    Ils retournent très souvent dans ma classe pour être utiles à mes élèves.

    Tout ce que je fais dans mon travail, au quotidien, comme la majorité de mes collègues (et contrairement à tout ce que l'on peut entendre autour de la table aux repas de famille ou dans les médias aussi parfois), c'est pour mes élèves.

    Non seulement j'aime mon métier mais, SURTOUT, j'aime mes élèves.

    Bien sûr pas autant que je n'aime mes propres enfants (comme n'importe quelle maman bien sûr. ;-) Et puis mon périnée l'accepterait difficilement ;-p LOL) mais, mes "petits loups" comme je les appelle, même s'ils sont tous très différents, qu'ils s'en sortent sans peine dans les apprentissages ou qu'ils galèrent comme pas possible, qu'ils soient bavards ou qu'ils soient discrets, qu'ils soient "sages" ou plus remuants, qu'ils parlent français ou qu'ils viennent d'ailleurs, tous autant qu'ils sont, même s'il y a des hauts et des bas, TOUS, je les aime, pour la simple et bonne raison que la passion, le temps et l'argent que je mets dans ma classe, ils me les rendent en centuple par leur sourire chaque jour que j'ai la chance de passer auprès d'eux.

    La vie est courte. Les élèves nombreux. Parce qu'ils seront bientôt remplacés par d'autres et que demain sera vite hier, s'il faut vraiment donner des chiffres pour avoir du poids et être entendu des "grandes personnes", alors je choisis pour ma part de compter et savourer les si courtes et si fuyantes minutes que j'ai la chance de pouvoir passer auprès de chacun d'eux.

     

    Merci à celles et ceux qui auront eu le courage de me lire jusque là. Bon courage à chacun et chacune de vous dans vos projets. Croyez en vous. Personne d'autre ne saura le faire mieux. ;-)

     


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  • Il y a quelques semaines, j'ai découvert le site internet de Léa et Noé, spécialisé dans la confection d'objets personnalisés. Parmi les nombreux produits disponibles à la création, un très particulier a capté toute mon attention : le tablier de maitresse !

     

    Mes enfants ont récemment reçu des petits sacs (comme ceux ci-dessous) et personnalisés avec leur prénom.

    Le tablier de maitresse

    Ils les ont de suite adoré ! Et maman aussi car ils sont très pratiques ! 

    Étant une grande fan des objets personnalisés, je me suis rapidement emparée de la carte de visite trouvée dans les petits sacs et je suis allée faire un petit tour sur le site internet indiqué.

    Parmi les produits disponibles à la commande, j'ai pu retrouver les petits sacs à dos reçus par mes enfants ainsi que plusieurs autres dont l'un d'eux m'a directement interpellé et intéressé :

    Le tablier de maitresse !

    Le tablier de maitresse

    J'avais déjà pu en voir, sur Instagram notamment, car certaines collègues, visiblement douées en couture (j'aimerais tant apprendre !), s'en étaient confectionnées elles-mêmes.

    Cela me semblait être une idée pertinente et pratique pour les enseignantes qui n'ont par exemple plus de bureau et/ou posent toujours toutes leurs affaires un peu partout dans la classe et prennent ensuite mille ans pour les retrouver en comptant secrètement sur l'efficacité et la serviabilité de leurs petits élèves pour pallier à leur mémoire défaillante (genre comme moi quoi ! O:-D).

    Malheureusement, en ce qui me concerne : je ne sais absolument pas coudre et je ne pouvais donc absolument pas envisager de m'en confectionner un seule (Laisse tomber Aurel, ce serait un véritable carnage !). J'ai bien dans mon entourage des couturières très douées mais je ne souhaitais pas non plus demander (encore !) de l'aide pour quelque chose qui devait me servir à l'école (mon papa, ma maman et mon mari ont déjà tous donné de leur personne pour m'aider à équiper ma classe à moindre frais histoire de faciliter le quotidien de classe de mes élèves et le mien, si je peux éviter d'étendre la "contamination" aux tatas, tontons et autres, ce serait plutôt pas mal je pense !)

    J'ai ainsi étudié le produit de plus près et, ce qui m'a directement sauté aux yeux, c'est son côté pratique. Avec toutes ses petites poches de tailles différentes (pour y loger feutres, stylos, télécommande du poste radio, téléphone, etc ...), il me semblait vraiment bien pensé pour les enseignantes et pour cause !

    Il se trouve que la créatrices de ces jolis produits est une ancienne enseignante ! Autant dire qu'elle sait parfaitement ce dont nous avons besoin. :-D

    J'ai ainsi contacté la créatrice des produits pour commander un tablier de maitresse que j'ai pu personnaliser, du tissu au texte.

    Le tablier de maitresse

    Voici donc mon nouveau petit compagnon de classe :

     

    Le tablier de maitresse

    Grâce à lui, je ne perds plus de temps à chercher mon petit matériel partout. J'ai organisé les pochettes de manière à avoir toujours l'essentiel autour de la taille ! ;-)

    Et quand je ne le porte pas, il m'est très facile de l'accrocher à mon bureau grâce à la petite boucle prévue à cet effet. ;)

    Le tablier de maitresse

    Le tablier de maitresse

     

     

     

     

     

    Le tablier de maitresse

    Merci à Marielle, créatrice de "Léna & Noé", pour ses talents, son professionnalisme, son écoute et sa patience ! Pour découvrir son travail, rendez-vous sur son site internet  ...

     


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  • Je ne vous présente désormais plus le blog Classe de Demain avec qui j'ai la chance de pouvoir souvent échanger sur  des sujets qui nous passionnent comme la classe flexible mais aussi l'aménagement des espaces de manière, plus générale. C'est autour de ces deux thèmes que nous avons pu à nouveau collaborer en cette fin d'année 2019.

     

    En effet, il y a quelques mois, Classe de Demain m'a contacté avec une idée de projet d'article qui, je pense, intéressera bon nombre de collègues tentés par la classe flexible. ;-)

    Le but  de ce projet était de dresser une liste des "dangers" à éviter quand on souhaite passer en classe flexible.

    Après plusieurs semaines (mois !) de réflexions et d'échanges mêlant expérience personnelle et témoignages reçus de collègues via les réseaux, sociaux, voici le "TOP 8" des écueils à éviter si l'on souhaite tenter l'aventure flexible. Libre à vous, si le cœur vous en dit en cette veille de Nouvel An, de la transformer en liste de bonnes résolutions. ;-p

    Pour les découvrir, je vous donne rendez-vous sur le blog de Classe de Demain en cliquant sur l'image ci-dessous.

     

    Les écueils de la classe flexible

    Les écueils de la classe flexible

    J'en profite pour remercier l'équipe de Classe de demain, à nouveau de leur prise de contact, pour nos rencontres occasionnelles sur les salons ou les lieux de formations, pour leur confiance et pour cet article clair et efficace qui résume parfaitement nos riches échanges.

    Bravo pour tout le travail abattu à l'ombre de l'écran !

     

     

     


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